Stratégie

Grèce : les entreprises pourront demander aux salariés de travailler six jours par semaine

Par Agnès Redon | Le | International

En Grèce, l’article 25 de la loi 5053/2023 permettant aux employeurs de demander aux salariés de travailler 6 jours par semaine entrera en vigueur le 1er juillet 2024.

Grèce : les entreprises peuvent demander aux salariés de travailler six jours par semaine - © D.R.
Grèce : les entreprises peuvent demander aux salariés de travailler six jours par semaine - © D.R.

Extension des horaires de travail

Dans le détail, cette loi prévoit que les salariés travaillent jusqu’à :

  • 6 jours par semaine ;
  • 13 heures par jour ;
  • 74 heures par semaine.

Cette journée de travail supplémentaire sera rémunérée 40 % de plus et ne devra pas excéder 8 heures.

Les autres dispositions de la réforme du travail

Les principales dispositions de la réforme du travail sont notamment les suivantes :

  • Les salariés doivent être informés de leurs conditions générales de travail sous forme écrite ou électronique, à condition qu’une copie électronique puisse être enregistrée et imprimée et que l’employeur conserve la preuve de transmission au salarié.

Les conditions d’emploi de base, qui doivent être communiquées au salarié dans un délai d’une semaine à compter du début du contrat de travail, comprennent : l’identité des parties, le lieu de travail, le poste et l'étendue du travail, la date de début et de fin, la durée et les modalités de la période d’essai, le montant du salaire, et les horaires du salarié.

Des dispositions similaires s’appliquent aux salariés travaillant à l’étranger.

Parmi les autres dispositions :

  • La loi permet à un salarié d’avoir plus d’un employeur, à condition que les dispositions légales sur la durée du travail et les heures supplémentaires soient respectées ;
  • La période d’essai ne peut excéder six mois. Dans le cas de contrats de travail à durée déterminée, la période d’essai convenue doit être proportionnelle à la durée du contrat, c’est-à-dire qu’elle ne peut pas dépasser un quart de la durée totale du contrat ou six mois. Le licenciement sans compensation est désormais autorisé pendant la première année ;
  • Lorsqu’un salarié suit une formation obligatoire, celle-ci est considérée comme du temps de travail et doit avoir lieu, si possible, pendant les heures de travail du salarié ;
  • Une nouvelle procédure plus simplifiée est prévue pour le licenciement des salariés. Si un salarié s’absente sans justification pendant plus de cinq jours consécutifs et qu’il reçoit un avis écrit de l’employeur, son absence sera considérée comme un motif de licenciement s’il ne reprend pas le travail dans les cinq jours suivant la date du préavis de l’employeur ;
  • Les employeurs s’exposent à une amende de 10 500 € par salarié en cas de travail non déclaré.

Opposition à la réforme

Le 26 septembre 2023, l’annonce de la réforme a suscité dans le pays une vive réaction de la part de l’opposition politique et des syndicats et des manifestations, estimant qu’elle ne ferait que conduire à une exploitation accrue des travailleurs.

Ils dénonçaient une inspection du travail « inexistante » qui ne pourrait pas contrôler les violations au Code du travail.

De plus, pour l’opposition politique, compte tenu des services de garde d’enfants rares en Grèce, si 2 parents travaillent 6 jours par semaine, la situation des familles risque de devenir trop difficile.

Par ailleurs, les syndicats locaux soulignent que les Grecs disposent du taux le plus important de travailleurs intensifs (plus de 49 heures par semaine) dans l’UE avec 11,6 % de la population active concernée. La moyenne est de 41 heures par semaine en 2023, selon Eurostat.