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« Nous créons environ 500 emplois chaque année » (Pascal Guérinet, Domitys)

Par Sylvie Aghabachian | Le | Fidélisation

Lyonnaise des Eaux, Areas, Elior…Découvrez le parcours professionnel riche et multi-sectoriel de Pascal Guérinet dans le monde des RH. Le DRH Groupe de Domitys aborde aussi la croissance du spécialiste de la gestion de résidences services seniors.

Interview sur le parcours de Pascal Guérinet, DRH Groupe de Domitys - © D.R.
Interview sur le parcours de Pascal Guérinet, DRH Groupe de Domitys - © D.R.

Pascal Guérinet a participé à de nombreuses transformations d’entreprises comme :

  • la Lyonnaise des Eaux en tant que DRH de la Délégation Grand Est (1995-2000),
  • Areas France dans le cadre d’un accompagnement RH voire de direction générale pour les services de restauration commerciale de voyage ou des loisirs dans des aéroports (dont Orly) et des autoroutes (2000-2008),
  • Elior en tant que DRH (2008-2015) ,
  • Elsan en tant que DRH (2016-2021).

Retour sur le parcours aux multiples expériences de Pascal Guérinet, DRH Groupe de Domitys (gestion de résidences services seniors, marque du groupe ÆGIDE, filiale d’AG2R LA MONDIALE) qui occupe cette fonction depuis 2022.

Que vous a apporté votre première expérience professionnelle en 1990 au sein du Parlement européen en tant qu’administrateur temporaire ?

Elle m’a permis d’évoluer dans un environnement multiculturel avec des nationalités, des modes de fonctionnement et une relation au travail radicalement différents.

Le sens du service public fédérait les équipes. Un règlement régissait même les relations professionnelles.

Vous avez accompagné des entreprises à la transformation comme le lancement de la télévision par câble à la fin des années 90, puis l’activité eau à la Lyonnaise des eaux… Que retirez-vous de ces missions ?

Un secteur peu rémunérateur

Elles exigent de porter une une attention particulière à la pédagogie et tout particulièrement vis-à-vis des partenaires sociaux. Il faut expliquer les raisons des nécessaires changements, donner du sens, et proposer des opportunités d’évolution.

Dans le secteur des services, au-delà de l’expertise métier, la notion de compétences de savoir-être est mal valorisée en France, tout particulièrement sur un plan salarial.

Chez Domitys, nous avons cette responsabilité de leader, qui fait que nous pouvons accompagner des salariés dans leur progression de responsabilités par le biais de la formation.

Le secteur, comme la grande majorité des activités de service, est malheureusement peu rémunérateur. Nos marges de manœuvre sont très faibles. Le seul levier pour les collaborateurs est de pouvoir grandir en responsabilité pour accéder à des niveaux de rémunération plus importants.

Au-delà d’une promesse, c’est un devoir d’entreprise et aussi un moyen de fidéliser en permettant à chacun, sous réserve d’en avoir la volonté et la capacité d’accéder à des responsabilités plus larges, notamment par le biais de la formation. 

Vous avez été également directeur général d’une BU au sein d’Areas France. Que pensez-vous de l’approche « DRH Business Partner » ?

Cette mission m’a permis d’être dans une exécution concrète de conseils.

Dans le secteur des services, pour exercer pleinement sa fonction, cela nécessite d’être au cœur des enjeux associés à chaque métier pour pouvoir accompagner au mieux. Sinon, nous sommes dans une approche de conseil sous l’angle « de support » comme peuvent l’être certains avocats.

Vous avez également collaboré avec Elsan dans le secteur des cliniques privées. Cette première approche dans le secteur médicalisé a-t-elle été utile pour intégrer Domitys en 2022 ?

Cela a été très formateur pour moi dans un  le secteur d’activité, dans lequel il y a beaucoup d’humain. Les collaborateurs travaillent avec ce « supplément d’âme » qui fait que le service prend toute sa dimension.

La grande différence avec Domitys, c’est que nous ne sommes pas dans un secteur médicalisé.

Pour rappel, le groupe construit, commercialise et exploite des résidences services seniors qui comprennent des appartements à destination des seniors autonomes (et donc non dépendants) avec de nombreux services. Ces derniers vivent chez eux comme ils l’entendent et rien sur place n’est médicalisé.

Dans le secteur médicalisé, le protocole médical peut parfois prendre le pas sur la relation humaine.

L’investissement en termes de formation est plus axé sur la partie technique et le protocole de soin, et pas suffisamment sur la partie « front office », c’est-à-dire la relation avec les patients et les équipes.

Dans ma fonction, j’ai regretté de ne pas avoir eu l’opportunité de développer suffisamment des programmes de développement RH , car l’évolution doit passer nécessairement par l’obtention de diplômes, ce qui constitue un obstacle majeur à la progression professionnelle.

Quels enjeux RH avez-vous identifié en rejoignant Domitys ?

Plus de 20 % de croissance par an

J’ai rejoint Domitys pour un magnifique projet d’accompagnement à la croissance : + de 20 % par an !

Cela suppose de mettre en place un socle solide en termes d’outils, de processus et surtout de compétences, pour consolider un certain nombre de principes pour accueillir au mieux cette croissance, tout en gardant de l’agilité et  un esprit d’entreprenariat dans une entreprise qui a plus de 25 ans d’existence. 

Nous créons 500 emplois environ tous les ans. Les effectifs vont continuer à croître.

L’enjeu est de fédérer les équipes autour de pratiques homogènes avec une multitude d’unités de management, réparties en France et dans certains pays européen et qui regroupe une vingtaine de salariés au sein de chacune de nos résidences services seniors. 

En 2023, Domitys a recensé en moyenne une ouverture de résidence tous les 15 jours. Qu’en est-il en 2024 ?

Une BU de 3 millions d’euros tous les 15 jours

Nous allons battre le record d’ouvertures en 2024 avec 28 résidences services seniors. A ma connaissance, peu d’entreprises en France ouvrent une business unit de 3 millions d’euros tous les 15 jours !

Le rythme est très soutenu car chaque ouverture nécessite d’installer une équipe d’une vingtaine d’emplois. C’est un énorme travail d’accompagnement et de proximité.

  • Nous avons mis en place des dispositifs comme la création d’une pépinière pour les directeurs adjoints.
  • Elle permet à des jeunes de se former à nos métiers pendant six mois à un an et de pouvoir prendre rapidement une responsabilité managériale.
  • C’est une manière de pouvoir transmettre nos savoir-faire, nos pratiques et nos process.
  • Le tutorat permet aussi à tout collaborateur de pouvoir accompagner les nouvelles recrues dans un état d’esprit de transfert de savoir-faire et savoir-être.