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Royaume-Uni : le salaire minimum a augmenté de 10 % au 1er avril 2024

Par Agnès Redon | Le | Salaires

Au Royaume-Uni, le salaire minimum a augmenté de 10 % au 1er avril 2024. Il passe de 10,42 (12,15 euros) à 11,44 livres (13,34 euros) de l’heure. C’est la plus forte hausse annuelle depuis sa création en 1999. Les syndicats appellent à aller plus loin avec une refonte du système pour les jeunes.

Royaume-Uni : augmentation de 10 % du salaire minimum  - © D.R.
Royaume-Uni : augmentation de 10 % du salaire minimum - © D.R.

Deux millions de salariés concernés

D’après les estimations publiées par le gouvernement britannique le 27 mars 2024, 2 millions de personnes, soit 5 % des salariés du pays, sont concernées par cette augmentation effective au 1er avril 2024.

Le gouvernement s’est dit « très fier d’avoir tenu son engagement de mettre fin aux bas salaires ».

Ainsi, le salaire minimum britannique sera porté à 11,40 livres (13,34 euros) de l’heure, soit deux tiers du salaire médian. C’est davantage que le Smic français actuellement à 11,65 euros brut de l’heure.

Au Royaume-Uni, une commission indépendante, constituée d’experts des syndicats, du patronat et d’universitaires, est chargée de déterminer chaque année son montant.

Des « retombées importantes »

« C’est un excellent exemple de dialogue social, et c’est notamment ça qui nous a donné la confiance nécessaire pour soutenir la création du salaire minimum », estime Rain Newton-Smith, Directrice de la Confederation of British Industry, la principale organisation patronale, qui, à l’origine, se montrait hostile à la création du salaire minimum en 1999, citée par Le Monde.

« En mettant fin aux salaires relativement bas, plus de gens que jamais se sentent toujours mal payés. C’est ce qui arrive quand on se concentre sur le salaire minimum sans stimuler la croissance », a-t-elle déclaré à l’agence Bloomberg le 27 mars 2024.

Jonathan Haskel, membre du Comité de politique monétaire, a déclaré au Financial Times que les entreprises lui répétaient constamment que cette augmentation était « inconfortablement importante » et aurait de « grandes retombées » sur les niveaux de salaires supérieurs. 

Le nouveau barème du salaire minimum

Avant la hausse de 10 % du salaire minimum, en fonction des tranches d'âges, il s'élevait à :

  • 10,42 livres de l’heure pour les personnes âgées de 23 ans et plus ;
  • 10,18  livres pour les personnes âgées de 21 à 22 ans ;
  • 7,49 livres pour celles de 18 à 20 ans ;
  • 5,28 livres pour les personnes de moins de 18 ans.

Depuis le 1er avril 2024, le salaire minimum est passé à :

  • 11,44 livres pour les personnes âgées de 21 ans et plus ;
  • 8.60 livres pour celles de 18 à 20 ans ;
  • 6.40 livres pour les personnes de moins de 18 ans.

Appel des syndicats à une refonte du système de salaire minimum « injuste » pour les jeunes

Paul Nowak, secrétaire général du Trades Union Congress (TUC), la principale confédération syndicale du Royaume-Uni, a salué cette augmentation de 10 % du salaire minimum. Mais il lui semble injuste que les jeunes adultes soient moins rémunérés. 

Selon les estimations de l’organisation syndicale, plus de 700 000 travailleurs âgés de 18 à 20 ans perdaient environ 2438 livres par an. Elle demande une réforme du système, en particulier à un moment où le Royaume-Uni est confronté à sa plus forte baisse de niveau de vie jamais enregistrée, avec des factures alimentaires et énergétiques qui ont grimpé en flèche.

  • « Les jeunes de tout le pays sont frappés par la crise du coût de la vie, comme tout le monde. Ils ont besoin de plus d’argent maintenant.
  • C’est pourquoi nous soutenons la politique du New Deal qui s’engage à introduire un véritable salaire vital pour les travailleurs et à interdire les contrats zéro heure (zero-hours contract) qui gâchent la vie de nombreux jeunes travailleurs.
  • Il est temps de mettre fin aux bas salaires en Grande-Bretagne », a déclaré Paul Nowak.

Dans le type de « contrat zéro heure », le salarié doit rester à la disposition de l’employeur sans que ce dernier soit obligé de lui fournir une durée de travail quelconque.