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Les seniors sont un atout pour l’entreprise selon 58 % des dirigeants (étude OasYs & Cie)

Par Fabien Claire | Le | Inclusion, diversité

Alors que la question de l’emploi des seniors est apparue comme un enjeu majeur au cours des débats sur la réforme des retraites, une étude menée par le cabinet  OasYs & Cie auprès de 200 directeurs généraux et DRH montre qu’un dirigeant sur deux (58 %) considère que les salariés seniors sont un atout dans l’entreprise.

Mais dans la même enquête, réalisée entre les mois de mars et d’avril 2023, près d’un dirigeant sur trois (32 %) fait le constat inverse, évoquant notamment « une plus grande résistance au changement » (76 % des répondants concernés) et un coût plus important (75 %).

Les seniors sont un atout pour l’entreprise selon 58 % des dirigeants (étude OasYs & Cie)
Les seniors sont un atout pour l’entreprise selon 58 % des dirigeants (étude OasYs & Cie)

Dans votre entreprise, les seniors sont-ils perçus comme un atout ? - © D.R.
Dans votre entreprise, les seniors sont-ils perçus comme un atout ? - © D.R.

Pour Patrice de Broissia, directeur associé du cabinet Oasys & Cie et auteur de l'étude : « Les problématiques soulevées par les managers vis-à-vis des seniors relèvent pour beaucoup d’une perception qui ne correspond à la réalité. Les managers évoquent des difficultés à manager un senior, mais beaucoup d'études témoignent des qualités professionnelles et humaines des seniors, comme leur engagement. Le travail en équipe augmente le plaisir, la motivation et la performance et diminue l’absentéisme. La mixité qui rassemble des profils juniors, des jeunes expérimentés et des seniors est un gage de partage et de développement des compétences et donc d’accroissement de la productivité ».

Les seniors sont fiables, de bons passeurs et ils sont la mémoire de l’entreprise

Les atouts spécifiques des seniors - © D.R.
Les atouts spécifiques des seniors - © D.R.

Parmi les atouts reconnus des seniors dans l’entreprise, les DG et DRH interrogés évoquent leur détention de la mémoire de l’entreprise (à 95 %), leur fiabilité et leur autonomie (89 %), leur capacité à transmettre leurs compétences (87 %) et leur plus grande productivité (64 %).

Prendre en compte le coût réel des seniors plutôt que la seule rémunération

« Plutôt que de se référer uniquement à leur niveau de rémunération, je propose un raisonnement sur le coût réel des seniors, en prenant par exemple en compte à la fois leur capacité à être immédiatement opérationnels, leur productivité et aussi, leur faible turn-over qui permet d’éviter d’éventuels coûts de recrutement souvent onéreux », selon Patrice de Broissia.

Quelles mesures pour favoriser l’emploi des seniors ?

D’après vous, quel serait l’impact des mesures suivantes pour favoriser le maintien de l’emploi des seniors ? - © D.R.
D’après vous, quel serait l’impact des mesures suivantes pour favoriser le maintien de l’emploi des seniors ? - © D.R.

Parmi les mesures qui auraient un impact fort sur le maintien en emploi des seniors, les DG et DRH interrogés évoquent la mise en place d’un dispositif de retraite progressive individuelle avec maintien des cotisations sociales à 100 % (à 79 %), puis la formation des managers pour dépasser les préjugés liés à l'âge (77 %).  L’inscription du développement de leur employabilité comme un volet spécifique des accords de GEPP est évoquée par  73 % des dirigeants.

Détricoter l’image du senior fatigué

« La vision du senior fatigué, qui n’a plus d'énergie ni de ressources pour participer au fonctionnement de l’entreprise se maintient dans beaucoup d’organisations. Il nous faut donc détricoter cette perception. Cela passe notamment par la formation des managers sur les problématiques de préjugés liés à l'âge. Les DG et DRH en sont conscients, mais le chemin à parcourir reste long : seuls 21 % d’entre eux indiquent que l’image des seniors s’est améliorée dans leur entreprise. »

Des mesures coercitives contestées

Plus d’un tiers des dirigeants interrogés (38 %) estiment que l’interdiction pure et simple de licencier sans motif économique aurait un impact fort, mais 33 % considèrent que cette mesure n’aurait pas d’impact. 38 % estiment que l’obligation de s’acquitter d’une pénalité financière aurait un véritable impact, mais 31 % ne sont pas de cet avis.

« Les mesures coercitives d’interdiction de licenciement ou de pénalités financières sont loin d’etre plébiscitées. Il nous faut, plutôt que d’ajouter des contraintes supplémentaires, inciter davantage nos entreprises à maintenir leurs seniors en emploi. Cela peut passer par une politique de GEPP qui prend en compte leurs désirs d'évolution ou de formation et qui valorise leur capacité reconnue à transmettre leurs compétences aux plus jeunes. »