Salaires : la progression restera soutenue en fin d’année 2023 selon l’Insee
Par Alban Garel | Le | Salaires
Le salaire moyen par tête continuerait d’évoluer à un rythme soutenu au 2e semestre 2023 (+5 % au T3 2023 et +4,8 % au T4), compte tenu de la prise en compte de l’inflation passée dans les renégociations salariales et du versement, surtout en fin d’année, de la prime de partage de la valeur, selon la dernière note de conjoncture publiée par l’Insee.
La note indique que les prestations sociales seraient également en hausse, d’où un revenu des ménages en plus forte progression que les prix et un pouvoir d’achat en hausse de 1,2 % fin 2023, dans un contexte d’inflation en léger reflux.
Après avoir baissé au premier semestre 2023, les salaires réels rebondiraient au second
- Malgré le ralentissement récent des prix à la consommation, le SMPT (salaire moyen par tête) continuerait d’évoluer à un rythme soutenu, compte tenu de la prise en compte de l’inflation passée dans les renégociations salariales et du versement, surtout en fin d’année, de la prime de partage de la valeur.
- Ainsi, tandis que la hausse sur un an du SMPT marchand non agricole restait moins forte que l’inflation au premier semestre 2023, elle la dépasserait sur le reste de l’année. Au total sur l’ensemble de 2023, l’évolution du SMPT marchand non agricole serait ainsi similaire à celle des prix à la consommation.
- Les revenus d’activité seraient donc dynamiques en 2023, soutenus par la progression des salaires et dans une moindre mesure par celle de l’emploi salarié. Par ailleurs, les prestations sociales seraient en hausse en 2023 : la plupart (pensions de retraites, minima sociaux, …) progressent en 2023 en lien avec l’inflation, compte tenu des mécanismes d’indexation. Elles seraient également soutenues par des mesures d’aides spécifiques, comme le versement de l’indemnité carburant en début d’année.
Au total, le revenu des ménages progresserait plus vite que le déflateur de la consommation en 2023 (+7,8 % contre +6,6 %). Le pouvoir d’achat serait ainsi en hausse (+1,2 %), y compris par unité de consommation (+0,7 %, après un léger recul de 0,4 % en 2022). « Au trimestre le trimestre », il serait tiré par la dynamique des salaires et des prestations sociales, notamment enfin d’année.
L’inflation refluerait légèrement d’ici la fin de l’année mais l’inflation énergétique demeurerait élevée
- Le glissement annuel des prix à la consommation s’est situé à +4,9 % en septembre 2023, d’après son estimation provisoire, soit le même niveau qu’en août. Les disparités d’inflation entre catégories de ménages se sont par ailleurs atténuées en moyenne, depuis ce printemps et plus encore depuis le début de l’année.
- D’ici la fin de l’année, et sous l’hypothèse technique d’un cours du pétrole (Brent) figé à son niveau de fin septembre (88 € le baril, soit 93 $ pour un taux de change de 1,06 $/€), les prix des carburants se maintiendraient au-dessus de leurs niveaux d’il y a un an, alors contenus par la remise à la pompe puis par la nette baisse des cours du pétrole fin 2022.
- Les prix de l’électricité, de leur côté, resteraient aussi en hausse sur un an, du fait des revalorisations successives des tarifs réglementés de vente (en février et août 2023). Au total, l’inflation énergétique demeurerait nettement positive, à près de 10 % sur un an en décembre, dépassant de nouveau celle des produits alimentaires.
- Dans les services, hormis ceux de communication, les prix à la consommation ont globalement accéléré sur un an en septembre, et ce mouvement se poursuivrait dans les prochains mois, soutenu par le dynamisme des salaires et par un effet de base lié à la suppression de la contribution à l’audiovisuel public fin 2022. Cette accélération resterait toutefois d’ampleur limitée.
Au total, l’inflation d’ensemble se situerait à +4,4 % sur un an en décembre, une prévision revue à la hausse par rapport à celle du Point de conjoncture du 07/09/2023, du fait du renchérissement du pétrole depuis lors.