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Salaires cadres : la reprise de 2022 se confirme en 2023 avec une augmentation de 4,1 % (Expectra)

Par Alban Garel | Le | Salaires

La reprise déjà identifiée en 2022 se confirme. Les salaires des cadres connaissent une belle dynamique en 2023, affichant une évolution de +4,1 %, selon le dernier baromètre de salaires cadres publié par Expectra.

Leur moral est-il pour autant au beau fixe ? Si 94 % d’entre eux déclarent aimer leur métier et 78 % se sentir désirés sur le marché de l’emploi, force est de constater que, depuis le début de l’année, près de 6 cadres sur 10 (57 %) ont songé à embrasser une nouvelle aventure professionnelle.

Certains envisagent même un changement radical : ils sont près d’un quart (22 %) à rêver d’entrepreneuriat. L’inversion du rapport de force entre entreprises et talents est réelle et ces derniers n’hésitent plus à exprimer leurs frustrations. Heureusement, les entreprises ont des cartes en main pour redorer leur marque employeur.

Salaires cadres : la reprise de 2022 se confirme en 2023 avec une augmentation de 4,1 % (Randstad) - © D.R.
Salaires cadres : la reprise de 2022 se confirme en 2023 avec une augmentation de 4,1 % (Randstad) - © D.R.

Une augmentation moyenne des salaires qui cache de fortes disparités

Evolution des salaires par secteur en 2023 - © Expectra
Evolution des salaires par secteur en 2023 - © Expectra

  • Les salaires du secteur du BTP et de la construction, tirés notamment par les plans nationaux de rénovation énergétique ou par de grands projets comme les Jeux de Paris 2024, se positionnent néanmoins derniers du classement avec une augmentation moyenne de seulement +2,6 %, restant sur le même niveau que 2022. Les employeurs sont tiraillés entre augmenter les salaires et mettre en péril la rentabilité de l’entreprise.

  • Néanmoins, les projets foisonnent et amènent les métiers d’études et d’encadrement de chantiers à connaître de belles dynamiques. Certains profils sont ainsi particulièrement recherchés et tirent leur épingle du jeu. C’est le cas de l’ingénieur BTP qui voit sa rémunération progresser de +6 %.

  • La filière informatique et télécoms prend quant à elle la première place du classement avec une évolution moyenne des salaires de +4,4 % sur 2023. Sur 5 ans, elle se classe également en tête avec une progression +14 % des rémunérations (vs +13,1 % pour la moyenne nationale). Il faut souligner que les demandes des entreprises sont nombreuses, encourageant les salariés du secteur à plus de mobilité. Entre transformation digitale, enjeux autour de la cybersécurité, réflexion sur la sobriété numérique…le périmètre de la filière prend de plus en plus d’ampleur et les missions s'élargissent.

Top 10 des métiers en progression pour 2023

Top 10 des métiers en progression pour 2023 - © Expectra
Top 10 des métiers en progression pour 2023 - © Expectra

  • Du côté des fonctions, la disparité dans l’évolution des rémunérations est également forte. Sans surprise, la filière informatique est bien représentée dans le top 10 des métiers en progression sur 2023.

  • On note également la percée des fonctions comptables et financières : ces métiers, en forte évolution avec la digitalisation des processus, connaissent depuis 2022 une remise à niveau de leurs échelles de salaires avec toutefois des disparités entre les catégories d’employeurs (cabinet d’expertise comptable, finance d’entreprise…).

  • On note également la percée des fonctions comptables et financières : ces métiers, en forte évolution avec la digitalisation des processus, connaissent depuis 2022 une remise à niveau de leurs échelles de salaires avec toutefois des disparités entre les catégories d’employeurs (cabinet d’expertise comptable, finance d’entreprise…).

Le salaire médian des cadres s’établit à 50 690 euros en 2023. Au cours des 5 dernières années, le salaire des cadres a connu une progression globale de + 14,8 %.

Des cadres qui n’hésitent plus à mettre leur employeur en concurrence

  • Un cadre sur deux estime que les augmentations accordées par les entreprises ne sont pas en adéquation avec l’augmentation générale du coût de la vie. Ils sont par ailleurs 34 % à considérer que leur rémunération n’est pas concordante avec leur charge de travail.

  • Si le salaire reste le premier point d’attention des cadres, il n’est plus leur seul critère de satisfaction. Le désormais sacro-saint équilibre entre la vie professionnelle et la vie personnelle, mais également d’autres facteurs comme la relation avec le manager, la progression de carrière, la formation, etc. sont analysés de près par les cadres qui n’hésitent plus à tourner les talons en cas de déception.

  • 86 % des répondants ont ainsi indiqué avoir connu au moins une frustration professionnelle récemment et plus de la moitié (55 %) à fait l’expérience d’au moins quatre frustrations professionnelles sur la même période. Dans les faits, plus de deux cadres sur trois citent la surcharge de travail (68 %), tandis que 54 % évoquent un manque de reconnaissance, que ce soit au niveau financier (57 %) ou managérial (52 %).

  • Face à ces ressentis, si la quasi-totalité des répondants (94 %) déclare aimer leur travail, la démission n’est plus un tabou. En effet, conscients de leur valeur - ils sont 78 % à se sentir désirés sur le marché de l’emploi - les cadres n’hésitent plus à faire jouer la concurrence. Ainsi, depuis le début de l’année, 57 % ont songé à démissionner. Parmi ceux-ci, un tiers se projette dans un nouveau métier quand 22 % seraient tentés par le statut d’indépendant. Enfin, une formule hybride - à savoir un statut mixant salariat et indépendance - intéresserait 23 % de ces cadres.

Entretenir la flamme : quels leviers à disposition des entreprises ?

• Si les cadres interrogés sont nombreux à s’imaginer quitter leur entreprise, celles-ci ont heureusement la possibilité d’activer plusieurs leviers pour entretenir ou raviver la flamme professionnelle de leurs collaborateurs. 

• Elles peuvent notamment s’appuyer sur les principales aspirations des cadres pour les fidéliser : 30 % souhaitent progresser dans la hiérarchie, 28 % sont en demande de reconnaissance, 28 % attendent une plus grande flexibilité dans l’organisation du travail et 26 % ne veulent plus que leur travail déborde sur leur vie personnelle. Encore plus frappant pour des postes à responsabilité : 38 % des répondants aspirent à maintenir un niveau de stress et de responsabilité bas.

• Les entreprises doivent apprendre à laisser plus de place à l’empathie dans la gestion du capital humain. Une fois n’est pas coutume, le rôle du top management est clé pour encourager la création de relations durables et épanouissantes au travail. Cela passe notamment par une écoute attentive et des moments d'échanges réguliers avec les salariés.

• Travail à distance, semaine de 4 jours, nouvelles formes de collaboration (freelancing, intérim, travail à temps partagé, CDD, intrapreneuriat, congés d’exploration,….) ; avantages en nature ; etc. : les salariés sont en recherche du petit plus, du supplément d’âme, de la flexibilité qui fera la différence entre une entreprise et une autre.