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Les salaires en France devraient augmenter de 4 % en 2024 (étude WTW)

Par Alban Garel | Le | Salaires

Face à un marché de l’emploi toujours tendu, à une inflation qui reste élevée et à une croissance atone, les entreprises se voient contraintes d’adopter une approche pragmatique.

Dans ce contexte, selon l’édition de janvier 2024 de l’enquête Salary Budget Planning réalisée par WTW, les budgets prévisionnels médians d’augmentation pour 2024 s’élèveraient à 4 % en France, un chiffre identique à celui observé en 2023.

Hausse des salaires en 2024 - WTW - © D.R.
Hausse des salaires en 2024 - WTW - © D.R.

Une augmentation attendue en 2024 en ligne avec la tendance observée en 2023

Augmentations salariales prévisionnelles en 2024 (médianes) - © WTW
Augmentations salariales prévisionnelles en 2024 (médianes) - © WTW

  • L’augmentation réelle médiane des salaires en France a atteint 4 % en 2023. Dans le détail, l’augmentation salariale médiane en France est relativement homogène selon les catégories socioprofessionnelles, les ouvriers enregistrant toutefois une progression légèrement supérieure, à +4,3 %, principalement due à une volonté claire des entreprises de protéger le pouvoir d’achat des salariés aux revenus les plus bas mais également aux revalorisations du Smic.

  • D’un point de vue sectoriel, le secteur de l’énergie, qui a connu une actualité sociale mouvementée entre fin 2022 et début 2023, a enregistré la plus forte augmentation l’année dernière, avec +4,4 %.

  • Les pressions inflationnistes (66 %), les préoccupations relatives aux tensions accrues sur le marché du travail (44 %) conjuguées à l’anticipation d’une récession ou de résultats financiers plus faibles (28 %) ou les inquiétudes liées aux coûts des matières (24 %) sont les principaux moteurs de l’évolution des budgets d’augmentation salariale des entreprises pour 2024.

  • Les entreprises françaises prévoient ainsi une augmentation médiane de 4 % en 2024, un chiffre identique à celui finalement observé en 2023. Une hausse qui devrait être légèrement moindre dans le secteur pharmaceutique (3,9 %) ou celui des technologies et médias (3,8 %).

Bien que l’inflation observée en 2023 ait été en baisse par rapport à 2022, les entreprises font le choix, en prévision de l’année 2024, de maintenir des budgets d’augmentation comparables à ceux attribués en moyenne l’an dernier. Il est néanmoins important de noter que les entreprises qui étaient les plus généreuses en 2023 prévoient de revoir légèrement leurs budgets à la baisse pour l’année 2024 : une entreprise sur quatre avait, en effet, attribué des augmentations salariales supérieures à 5 % en 2023 alors que qu’elles ne sont plus que 10 % à prévoir d’attribuer des augmentations salariales moyennes aussi significatives en 2024.

Des augmentations salariales généralisées

  • Alors qu’en 2020, 63 % des entreprises seulement avaient attribué des augmentations salariales, ce chiffre s’est élevé à 96 % en 2023. 

  • Près des deux tiers (64 %) des entreprises ont ainsi constaté une hausse de leurs coûts liés à la rémunération globale (salaires, bonus, intéressement/participation, intéressement à long terme, avantages sociaux, etc.) qu’elles ont principalement financé via :
    • l’écoute et la compréhension des attentes des salariés et l’optimisation de la rétribution globale (48 %),
    • la réduction des autres coûts RH, par exemple via une réduction des effectifs (28 %), 
    • l’augmentation de leurs prix (28 %).

Les augmentations annuelles ne sont plus la seule réponse

Leviers alternatifs des entreprises pour répondre à l’inflation  - © WTW
Leviers alternatifs des entreprises pour répondre à l’inflation - © WTW

  • Au-delà des augmentations annuelles, les entreprises mettent en œuvre d’autres leviers pour répondre à l’inflation, aux tensions du marché de l’emploi et à l’évolution des attentes des salariés.

  • Sur le plan des rémunérations, 62 % des entreprises ont ainsi engagé une refonte de leur politique de rémunération pour les segments de talents les plus en tension, 57 % ont revu à la hausse leurs grilles de rémunération à l’embauche pour les jeunes diplômés, et 56 % ont proposé des salaires à l’embauche dans le haut de la fourchette applicable afin d’être compétitives et d’attirer les meilleurs talents.

  • D’autre part, sur le plan extra-financier, 78 % des entreprises ont opéré une refonte générale de leur expérience salarié, 78 % ont accordé une attention accrue à l’équité, la diversité et l’inclusion et, enfin, 70 % ont introduit davantage de flexibilité au travail, notamment par la possibilité de télétravail.