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Les entreprises relèvent leurs budgets d’augmentation dans un contexte d’accélération de l’inflation

Par Alban Garel | Le | Salaires

Sur fond d’inflation et de tensions énergétiques, les entreprises privilégient toujours l’ensemble des dispositifs de partage en leur possession et tendent également à réévaluer à la hausse les budgets d’augmentation pour l’année 2023, selon une étude menée par Deloitte sur un échantillon de 131 entreprises toutes tailles et tous secteurs confondus.

Les budgets globaux médians sont en hausse depuis l'été 2022, sans réelle distinction selon les catégories professionnelles :+3,5 % hors promotion et ancienneté. Jusqu’à +4 % promotion et ancienneté incluses.

2023 marque le retour des augmentations générales de salaire dans un contexte de reprise de l’inflation, même si l’individualisation reste encore forte et la nouvelle prime de partage de valeur est plébiscitée par près de 50 % des entreprises.

Les entreprises relèvent leurs budgets d’augmentation dans un contexte d’accélération de l’inflation - © D.R.
Les entreprises relèvent leurs budgets d’augmentation dans un contexte d’accélération de l’inflation - © D.R.

Bien qu’en deçà de l’inflation, les budgets d’augmentation pour 2023 ont été revus à la hausse depuis cet été pour atteindre des niveaux historiques

  • Sur fond d’inflation persistante, de tensions de matières premières, alimentaires et énergétiques, les budgets d’augmentation prévisionnels 2023 ont été relevés depuis cet été pour atteindre +4 % pour les ouvriers, employés, techniciens et agents de maîtrise et +3,9 % pour les cadres ;

  • Les augmentations mixtes, générales et individuelles, sont plébiscitées toutes catégories socio professionnelles confondues pour plus de 9 sociétés sur 10. Ces budgets, à valider au travers des prochaines NAO, viennent en complément des augmentations réellement observées sur 2022, soit +2,5 % toutes catégories socioprofessionnelles confondues ;

  • En cumulant les augmentations réelles de 2022 et les budgets envisagés, les augmentations médianes se porteraient respectivement à 6,5 % pour les non cadres et 6,4 % pour les cadres sur 2 ans.

Ces budgets d’augmentation restent variables en fonction des secteurs d’activité tout en laissant apparaître des dispersions relativement marquées intra- secteur

  • Les secteurs de l’industrie et de l’automobile, la grande consommation et la santé affichent des budgets prévisionnels médians d’augmentation (hors promotion et ancienneté) de 4 % alors que le secteur public et les sociétés à but non lucratif envisagent des budgets médian de 2,7 % (hors promotion et ancienneté) ;

  • Bien qu’un resserrement soit observé tous secteurs confondus, des dispersions intra-secteur sont constatées avec un multiplicateur pouvant aller à de 1,8 à 5 entre le niveau minimum et le niveau maximum des budgets prévisionnels médians d’augmentation.

La prime de partage de valeur plébiscitée

  • Alors qu’un peu moins d’un tiers des entreprises (29 %) avaient eu recours à la prime exceptionnelle de pouvoir d’achat (PEPA) l’an passé avec un montant médian versé de 300€, près de la moitié des entreprises interrogées (48 %) prévoient de verser la prime de partage de la valeur (PPV) auquel il faut ajouter 26 % qui sont en cours de réflexion pour l’instaurer ;

  • Les montants prévisionnels médians sont quant à eux aussi revus à la hausse puisqu’ils atteignent 875 € pour les ouvriers, employés, techniciens et agents de maîtrise (+46 % par rapport au montant médian de la prime PEPA de l’an passé) et 500 € pour les cadres (une stagnation par rapport au montant médian de la prime PEPA de l’an passé).

Intégration des mesures sur le pouvoir d’achat dans les réflexions

Des leviers d’actions inspirés des mesures sur le pouvoir d’achat 2022 sont cours de réflexion au sein des entreprises avec notamment :

  • L’intégration de forfaits mobilités durables pour 16 % des entreprises ;
  • L’allocation d’un budget spécifique médian de 0,15 % de la masse salariale pour le rattrapage des écarts salariaux femmes hommes pour 36 % des entreprises ;
  • La revalorisation moyenne du montant des titres restaurant de +0,30 centimes pour atteindre 9,10 €.