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Actionnariat salarié : les salariés détiennent près de 3 % du capital des entreprises du SBF120

Par Alban Garel | Le | Actionnariat salarié

Adopté en 1ère lecture à l’Assemblée nationale le 29 juin 2023, le projet de loi sur le partage de la valeur vise à étendre les mécanismes de redistribution des bénéfices et, dans ce cadre, à développer l’actionnariat salarié. Un dispositif que les sociétés cotées se sont approprié de longue date avec une adhésion des salariés qui ne faiblit pas. 

Les résultats du Panorama de l’actionnariat salarié dans le SBF 120 d’Eres révèlent notamment que :
• 2022 reproduit le record historique d’opérations de 2021 malgré la chute des marchés : 41 opérations collectives ont été menées par 38 entreprises du SBF120.
• L’actionnariat salarié a une incidence sur le turnover des entreprises.
• Qu’il continue à être très avantageux pour le souscripteur en termes de rendement.

Le capital détenu par les salariés actionnaires du SBF 120 frôle les 3 % - © D.R.
Le capital détenu par les salariés actionnaires du SBF 120 frôle les 3 % - © D.R.

2022 un très bon cru pour l’actionnariat salarié

Nombre d’opérations d’actionnariat salarié réalisées dans le SBF 120 dans l’année - © Eres
Nombre d’opérations d’actionnariat salarié réalisées dans le SBF 120 dans l’année - © Eres

  • 41 opérations collectives ont été menées par 38 entreprises du SBF 120 en 2022, sous forme d’augmentations de capital réservées aux salariés ou de cessions d’actions. La moyenne historique est de 32 opérations par an ;
  • 3 entreprises ont réalisé leur toute première opération d’actionnariat salarié en 2022 ;
  • Le volume de ces opérations atteint un montant record de 3,9 Md€. Cela correspond à un montant moyen par salarié souscripteur en hausse à 5.300 €.
« Les bons résultats dans le coté sont transposables dans le non coté. Les perspectives pour 2023 sont donc encourageantes, d’autant plus que le dynamisme de l’actionnariat salarié se poursuit avec le projet de loi sur le partage de la valeur issu de la transposition de l’ANI. Une des mesures vise l’augmentation du plafond global d’attribution d’actions gratuites de 30 à 40 % pour les plans qui bénéficient à des salariés représentants plus de 25 % de la masse salariale et plus de 50 % de l’effectif salarié. Cela permettrait en outre d’augmenter la part du capital détenue par les salariés », déclare Marie-Noëlle Auclair, Directrice Expertise & Solutions chez Eres.

La part du capital détenue par les salariés est en forte hausse

Evolution de la part du capital détenu par les salariés dans le SBF120 entre 2012 et 2022 - © Eres
Evolution de la part du capital détenu par les salariés dans le SBF120 entre 2012 et 2022 - © Eres

  • Le SBF 120 compte 2,42 millions de salariés actionnaires (2,3 millions en 2021). Ils détiennent près de 68 Md€ d’actifs de leur entreprise (67,3 Md€ en 2021). Ainsi, l’actif moyen détenu par un salarié actionnaire est de 28.076 € (27 351€ en 2021) ;
  • Les salariés des entreprises du SBF 120 détiennent ainsi en moyenne 2,74 % du capital de leur entreprise, en progression de 0,53 point par rapport à 2021. L’objectif affiché par le gouvernement est d’atteindre les 10 % en 2030.

L’actionnariat salarié, toujours très avantageux pour les souscripteurs

Pourcentage des opérations d’actionnariat salarié réalisées entre 2006 et 2017 ayant donné lieu à un gain ou une perte pour les salariés - © Eres
Pourcentage des opérations d’actionnariat salarié réalisées entre 2006 et 2017 ayant donné lieu à un gain ou une perte pour les salariés - © Eres

  • Les salariés ayant souscrit à une opération d’actionnariat salarié, réalisée par les entreprises du SBF 120 entre 2006 et 2017, ont été gagnants dans 82 % des cas avec le dividende et la décote (sans tenir compte de l’abondement) ;
  • Un actionnaire individuel aurait, quant à lui, été gagnant dans 76 % des cas seulement. En tenant compte d’un taux d’abondement moyen de 100 %, les salariés auraient été gagnants dans 94 % des cas au bout de 5 ans ;
  • Pour 100€ investis, les salariés du SBF 120 ont réalisé un gain moyen compris entre 91 % sans abondement et 260 % avec un abondement de 100 %.

Les meilleurs élèves de l’actionnariat salarié dans le SBF 120

Les meilleurs élèves de l’actionnariat salarié dans le SBF120 - © Eres
Les meilleurs élèves de l’actionnariat salarié dans le SBF120 - © Eres

  • Les salariés sont le premier actionnaire dans 7 entreprises du SBF 120 :
    • Eiffage (19,3 % du capital détenu par les salariés),
    • Vinci (9,9 %),
    • Saint-Gobain (8,75 %),
    • Société Générale (7,93 %),
    • SPIE (7 %),
    • TotalEnergies (6,8 %),
    • Veolia Environnement (6,5 %).
  • Les salariés détiennent au moins 5 % du capital dans 14 entreprises du SBF 120 ;
  • Les entreprises ayant une très forte culture d’actionnariat salarié semblent valoriser davantage leur capital humain. Leur taux de départs volontaires est près de deux fois inférieur à celui des entreprises à très faible culture d’actionnariat salarié : 6,8 % contre 11,3 %.

Méthode de l'étude

• Cette étude est basée sur des données publiques (documents de référence, documents d’enregistrement universel, communiqués de presse) et des informations issues de la FEAS (Fédération Européenne de l’Actionnariat Salarié).

• Certaines entreprises ne publient aucune information sur les opérations d’actionnariat salarié, 22 n’avaient pas encore publié leur document d’enregistrement universel au 30/06 et ne sont donc pas présentes dans l’étude.

• L’étude analyse l’actionnariat salarié des entreprises du SBF 120 de 2006 à 2022. L’historique est mis à jour rétroactivement en fonction de l’évolution de l’indice SBF 120 à la date du 31/12/2022.