Stratégie

« Le télétravail continue d’envahir les offres d’emploi en France et en Europe » (étude Indeed)

Par Alban Garel | Le | Management

Le télétravail est toujours une réalité sur le marché du travail en Europe, et le retour “à la normale” observé après la crise sanitaire n’y change rien, d’après une étude publiée par Indeed le 12/02/2024. Le travail à distance continue en effet de prospérer sous la forme d’aménagements plus flexibles que ce que les salariés ont connu pendant les confinements.

Parmi les six plus grandes économies européennes, l’Espagne est le pays où les employeurs proposent le plus souvent du télétravail dans les annonces, avec 18 % du total.

Aux États-Unis, le recul du télétravail dans les offres est notable (8 % contre 10 % début 2022), et s’explique par la chute des projets de recrutement dans le secteur de la tech. Un effet similaire s’observe en Allemagne.

Salariée en télétravail - © D.R.
Salariée en télétravail - © D.R.

Le télétravail continue d’émerger dans les offres d’emploi comme dans les recherches

Poids du télétravail par pays, au 31/12/2023 - © Indeed
Poids du télétravail par pays, au 31/12/2023 - © Indeed

  • Si des disparités entre pays existent, la tendance en Europe occidentale reste dans l’ensemble uniforme. En effet, la part des offres mentionnant le télétravail est ainsi plus de deux fois plus élevée en Espagne (17,9 %) qu’en Italie (7,8 %) au 31 décembre 2023.

  • Deux ans après la sortie de crise, cette part reste proche de son record historique dans cinq des six grandes économies européennes, Italie exceptée.

  • Du côté des recherches des candidats, les niveaux sont plus faibles. Les mots clés en rapport avec le télétravail ne se retrouvent que dans 3 % ou moins des recherches (environ 3 % en Allemagne, en Espagne et au Royaume-Uni ; moins de 1 % en France et aux Pays-Bas).

  • Mais, il convient de garder en mémoire que lorsqu’un candidat effectue une recherche, le nombre de mots qu’il saisit dans le champ de recherche est moindre que celui que l’on retrouve dans une offre d’emploi. Surtout, le fait que ces proportions soient au niveau de leurs plus hauts historiques démontrent l’intérêt des candidats pour le télétravail et qu’ils intègrent cette dimension dans leur stratégie de recherche d’emploi.

Tech en crise, télétravail en chute ? 

Part du télétravail dans les annonces d’emploi - © Indeed
Part du télétravail dans les annonces d’emploi - © Indeed

  • Le potentiel de télétravail dépend évidemment des métiers. La plupart des emplois dans le secteur technologique, par exemple, peuvent être exercés à distance, d’où l’importance de vérifier si la progression du télétravail dans les offres ne reflète pas uniquement un effet sectoriel.

  • En France, le poids des métiers du numérique n’influe pas sur la part du télétravail dans les offres. C’est également le cas au Royaume-Uni.

  • En Allemagne par contre, le poids du télétravail dans les annonces serait légèrement plus important (15,7 % contre 14,6 % au 31 décembre 2023), et au-dessus de son plus haut historique de 15,3 %, si la part du secteur du numérique dans les annonces n’avait pas diminué par rapport à 2022.

  • C’est aux États-Unis que la divergence entre les deux tendances est la plus marquée. Le reflux du télétravail est dû à celui de la “Tech” et le poids du télétravail serait resté stable sur 2022 et 2023 (au lieu de diminuer) si les recrutements dans ce secteur n’avaient pas significativement ralenti.

Au-delà des enjeux organisationnels et du bouleversement qu’il occasionne dans les habitudes de management, il reste un atout pour les entreprises et les candidats dans un marché où la mobilité est contrainte par la crise immobilière et l’effet des augmentations de salaires dilué par la hausse des prix des dernières années.