Stratégie

La Ville rose plébiscitée par les salariés français

Par Valerie Grasset-Morel | Le | Management

Toulouse est la métropole la plus attractive pour les salariés français en 2023 selon la 7e édition du baromètre Arthur Loyd. La ville rose, avec plus d’un million d’habitants, capitalise notamment sur sa spécialisation dans des activités à forte valeur ajoutée, liées au domaine de l’aéronautique, autour desquelles elle a développé un écosystème performant. 
Le redémarrage économique de la région parisienne est un autre fait marquant de cette édition 2023 du baromètre : après une longue période d’hibernation due à la crise sanitaire, un nouvel emploi sur trois en France a été créé en Ile de France en 2023, dont plus de la moitié à Paris.

La Ville rose plébiscitée par les salariés français
La Ville rose plébiscitée par les salariés français

Très grandes métropoles

  • Toulouse est la très grande métropole la plus attractive pour les salariés en 2023. Outre sa spécialisation dans le domaine de l’aéronautique, la ville se caractérise par son dynamisme démographique et professionnel, son fort taux de diplômés et sa capacité à innover par le dépôt de brevets. La Ville rose l’emporte également sur le sujet de la qualité de vie. Elle a notamment su faire la différence grâce à un coût du logement plus accessible et en matière d'équipements urbains - crèches, bibliothèques, salles de cinéma et de théâtre - plus nombreux que la plupart de ses rivales. Les loyers de bureaux neufs sont relativement maîtrisés, et Toulouse dispose d’une bonne capacité d’accueil de nouveaux sites industriels.
  • Lyon recule à la 2e place du classement en 2023. Avec plus d’un million d’emplois recensés dans son aire d’attraction, et un faible taux de chômage (6,4 % en 2022), Lyon demeure l’un des principaux moteurs de l’économie française. Elle se positionne en deuxième position sur la thématique « Connectivité, Capital humain & transitions », un résultat qui s’explique par sa forte ouverture à l’international, sa bonne liaison aux infrastructures de transport national, et sa capacité innovante, notamment du fait de nombreuses levées de fonds. 
  • Lille accède cette année à la 3e place du podium des très grandes métropoles, une première pour la préfecture des Hauts-de-France. Elle se distingue notamment par sa capacité d’accueil des entreprises, et la qualité de son parc immobilier tertiaire. Les projets de recrutement y sont perçus comme étant aisés à mener, l’offre de bureaux neufs y est fournie. Sans être aussi faibles qu’à Toulouse, Bordeaux ou Nantes, les valeurs locatives de bureaux neufs restent maîtrisées à Lille. Nombre d’entreprises n’hésitent pas à y prendre conséquemment à bail ou à acquérir des locaux professionnels. 

Grandes métropoles

  • Rennes se positionne en tête du classement 2023 des grandes métropoles les plus attractives. Sa dynamique démographique, et notamment sa capacité à attirer de jeunes talents, constitue l’un de ses principaux atouts. Ainsi la classe d’âge 15-29 ans y a-t-elle progressé de 5,3 % en seulement 6 ans, une croissance qui n’est surpassée - parmi les concurrentes de Rennes - que par Montpellier. Elle dispose d’un imposant maillage éducatif dans l’enseignement supérieur, plus spécifiquement en termes d’écoles d’ingénieurs et de commerce, et peut s’appuyer sur un important vivier de diplômés.
  • Montpellier recule à 2e place du classement. La capitale du Languedoc se distingue par sa vitalité démographique, et sa capacité à attirer des populations, notamment jeunes. Un vivier de talents qu’elle sait former, comme en témoigne son taux élevé de diplômés de l’enseignement supérieur. À une échelle moins locale, Montpellier bénéficie d’une excellente connexion à la plupart des autres métropoles françaises et internationales. 
  • Grenoble est en 3e position. la capitale de l’Isère mène la course en tête sur la thématique de la vitalité économique. Ses résultats en la matière sont illustrés par le grand nombre de centres de décision. Le tissu économique de Grenoble pourrait néanmoins pâtir de faibles disponibilités de bureaux neufs, et de coûts immobiliers associés pour les entreprises plus élevés que pour la majorité de ses concurrentes.

Métropoles intermédiaires

  • Angers se hisse, pour la deuxième année consécutive, à la tête du podium des métropoles de taille intermédiaire. La capitale de l’Anjou peut s’appuyer sur un PIB régional en forte croissance et un taux de chômage faible par rapport à la plupart de ses concurrentes. Un dynamisme qu’illustre également l’exceptionnelle vitalité du marché immobilier tertiaire d’Angers. Les transactions de bureaux, notamment neufs, y ont ainsi particulièrement progressé au cours des deux dernières années. 
  • Dijon se positionne à la 2e place du classement. Son taux de chômage, le plus faible de sa catégorie, était de 5,9 % à la fin 2022. Les effectifs salariés de Dijon, qui comprennent une part élevée de cadres, s’avèrent par ailleurs hautement qualifiés pour sa catégorie.
  • Reims, 3e, fait la différence par la qualité de sa capacité d’accueil des entreprises. Son immobilier professionnel, qui bénéficie d’une fiscalité locale et des valeurs locatives de bureaux neufs attractives, constitue l’un des principaux piliers de son attractivité. Résultat, le territoire rémois affiche de bonnes performances sur les indicateurs liés à l’immobilier professionnel. Les futurs projets de recrutement y sont perçus comme relativement aisés à mener par les entreprises.

Grandes tendances du baromètre 2023

• Le redémarrage économique de la région parisienne est le fait marquant de cette édition 2023 du baromètre : après une longue période d’hibernation due à la crise sanitaire, les départements d’Île-de-France ont largement contribué à la croissance de l’emploi entre le 2ème trimestre 2022 et le 2ème trimestre 2023. Ainsi, un nouvel emploi sur trois en France a été créé en IDF, dont plus de la moitié à Paris. L’IDF a retrouvé son rôle dominant dans sa contribution aux créations d’emplois en France. De manière inédite, elle a été plus particulièrement soutenue par le dynamisme de la capitale, qui bénéficie à plein des atouts de la centralité : les entreprises du tertiaire recherchent des localisations plus centrales pour s’assurer de fidéliser et d’attirer les talents.

• Dans cette ère post-Covid, les métropoles, tant Paris que les capitales régionales, continuent à démontrer leur capacité à générer des emplois en masse. Mais un nouvel équilibre semble se dessiner entre des métropoles toujours attractives pour les employeurs, et une France moins dense sur le plan urbain, en cours de revitalisation économique. Un phénomène récemment amplifié par l’amorce d’un redémarrage de l’emploi industriel.

Source : 7e baromètre Arthur Loyd « Attractivité & résilience des métropoles/Transition des territoires » 

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