Stratégie

1 salarié sur 2 fait confiance à son manager pour évoluer dans sa carrière (Opinionway pour Tellent)

Par Alban Garel | Le | Management

Près de la moitié des salariés français estiment que les objectifs définis lors de leur entretien annuel ne sont pas quantifiables. Et seulement 1 salarié sur 2 fait confiance à son manager pour prendre les bonnes décisions pour sa carrière. C’est du moins ce que dévoile l’étude menée par OpinionWay pour Tellent, HR Tech européenne rassemblant des solutions RH à destination des entreprises. 

En effet, en ce début d’année, période traditionnelle des entretiens d’évaluation et des promotions, Tellent a souhaité mieux comprendre les attentes des salariés à l’égard de ce moment important d’échange avec leur management : Comment perçoivent-ils le management au sein de leur entreprise ? Se sentent-ils écoutés ? Sont-ils évalués de manière objective ? Ont-ils le sentiment de pouvoir progresser au sein de leur entreprise ? En ce sens, quel rôle peuvent jouer les revues du personnel (People Review) pour y répondre ?

1 salarié sur 2 fait confiance à son manager pour évoluer dans sa carrière (Opinionway pour Tellent)
1 salarié sur 2 fait confiance à son manager pour évoluer dans sa carrière (Opinionway pour Tellent)

6 salariés sur 10 ont déjà eu le sentiment de ne pas pouvoir évoluer au sein de leur entreprise

Les salariés font preuve d’attentes fortes à l’égard du management au sein de leur entreprise. D’ailleurs, les perspectives d’évolution sont aussi importantes que les relations humaines dans la fidélisation des salariés. En effet, interrogés sur les aspects managériaux qui pourraient les inciter à démissionner, ils sélectionnent des raisons variées qui témoignent de l’ampleur de leurs besoins : 

  • Les relations humaines apparaissent très importantes, qu’elles s’inscrivent dans un rapport horizontal ou vertical dans l’entreprise. Près d’un tiers des salariés pourrait quitter son entreprise en raison de mauvaises relations avec leur manager (34 %), et autant du fait de conflits avec leurs collègues (34 %).

  • Les possibilités d’évolution de carrière apparaissent tout aussi essentielles pour donner envie à un salarié de rester dans l’entreprise. Trois salariés sur dix pourraient démissionner s’ils avaient le sentiment de ne pas être valorisés (32 %) ou de ne plus pouvoir progresser (31 %), et un sur cinq s’il avait l’impression que ses souhaits ne sont pas pris en compte (20 %). Des sentiments qui pourraient survenir, par exemple, à la suite du refus d’une augmentation, ce qui inciterait 27 % des salariés à quitter leur entreprise, ou bien d’une promotion (18 %). 

42 % des salariés ne font pas confiance à leur manager pour prendre les bonnes décisions pour leur carrière

De manière générale, les salariés portent un regard a priori positif sur la place qu’ils occupent dans leur entreprise. Huit sur dix estiment en effet qu’ils sont considérés comme un bon élément, un talent (80 %), et 22 % en sont tout à fait convaincus. Seuls 17 % répondent par la négative à cette affirmation. En revanche, lorsqu’on s’intéresse aux preuves concrètes de cette perception, des constats critiques se révèlent :

  • Le management des compétences doit être amélioré : un salarié sur trois estime que ses compétences actuelles ne sont pas suffisamment mises à profit au sein de son entreprise (32 %). Et lorsqu’il s’agit d’élargir leur savoir-faire, ils sont même quatre salariés sur dix à considérer qu’on ne les incite pas à acquérir de nouvelles compétences grâce à des formations (40 %). Ces perceptions se fondent sur du vécu : 41 % des sondés affirment qu’au cours de leur carrière professionnelle, certains de leurs souhaits de formation n’ont pas été accordés ou transmis au service en charge,

  • Les souhaits des salariés de manière générale ne sont pas systématiquement entendus, et encore moins transmis : un tiers regrette que leur manager ne soit pas à l’écoute de leurs souhaits ou aspirations (32 %). De surcroît, près de quatre sondés sur dix remarquent que leur supérieur hiérarchique ne fait pas remonter ces souhaits à la direction (36 %),

  • L’évaluation des salariés est critiquée dans certaines entreprises : au cours de sa carrière, près d’un salarié sur deux a déjà été soumis à des objectifs qui n’étaient pas concrets et quantifiables lors de son entretien d’évaluation (45 %). Par ailleurs, 36 % ont déjà reçu des retours négatifs qui n’étaient pas justifiés par des éléments prouvés lors de cette entrevue. Et aujourd’hui dans leur entreprise, trois salariés sur dix estiment ne pas être évalués sur des critères objectifs (33 %). Cette évaluation subjective peut être un véritable frein à la carrière : 35 % des interviewés se sont déjà vus refuser une promotion, sans justification fondée sur les compétences ou la qualité du travail.
« La question de la valorisation des compétences est aujourd’hui, et plus que jamais, primordiale dans la fidélisation des collaborateurs au sein d’une entreprise. Le manque de reconnaissance et l’absence de prise en compte des aspirations professionnelles pourraient en effet inciter des salariés en quête de sens et confrontés parfois à de mauvaises expériences, à quitter une entreprise », déclare Julien Matsis, Directeur Général France de Tellent

72 % des salariés français n’ont jamais entendu parler des revues du personnel

  • La « Revue du personnel » ou « People Review » consiste à évaluer les salariés d’une entreprise sur leur performance, en vue de détecter les talents et hauts potentiels. À la différence de l’entretien d’évaluation, le salarié ne participe pas à cet échange, qui se fait uniquement entre les managers, la direction et les représentants RH. Une pratique pour l’heure peu connue, puisque seulement 26 % des salariés en ont déjà entendu parler, et 9 % savent précisément de quoi il s’agit.

  • Pourtant, la mise en place d’une « People Review » dans les entreprises a un impact positif sur la perception du management :
    • Le principe d’objectivité semble davantage respecté dans les entreprises ayant mis en place cette revue : 83 % des répondants concernés déclarent qu’ils sont évalués sur des critères objectifs (contre 63 % des interviewés qui travaillent dans une entreprise qui ne réalise pas de « People Review »),
    • Les salariés font part de frustrations moindres quant à leur montée en compétences et leur valeur ajoutée dans l’entreprise : 78 % affirment que leurs compétences sont suffisamment mises à profit (contre 65 % chez les autres salariés),
    • La défiance envers le management est moindre : 71 % des salariés qui bénéficient d’une revue des talents déclarent faire confiance à leurs managers en ce qui concerne leur carrière, alors que seuls 52 % des répondants dans les autres entreprises l’affirment.