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Les salaires trop bas expliquent le niveau actuel de chômage pour 49 % des Français (Elabe)

Par Valerie Grasset-Morel | Le | Recrutement

Le niveau trop faible des salaires, les charges qui pèsent sur les entreprises mais aussi le manque d’incitation du régime d’assurance chômage à reprendre un emploi expliquent le niveau actuel de chômage pour les Français interrogés dans le cadre du sondage Elabe pour le quotidien Les Échos et l’Institut Montaigne (« Les Français et les perspectives économiques ») publié le 4 janvier 2024.

Les salaires trop bas expliquent le niveau actuel de chômage pour 49 % des Français (Elabe)
Les salaires trop bas expliquent le niveau actuel de chômage pour 49 % des Français (Elabe)

Les salaires, les charges et le manque d’incitation du régime chômage à reprendre un emploi

Pour expliquer le niveau actuel du chômage en France, les Français pointent notamment :

  • Le niveau trop faible des salaires (49 %, + 7 points depuis 2022) désormais en première place comme facteur expliquant le chômage.
    • Les niveaux trop bas des salaires sont particulièrement cités par les 25-49 ans (59 %, + 12 points) et les ouvriers (63 %, + 12 points).
  • Le manque d’incitation du système d’assurance chômage à reprendre un emploi (45 %, - 11 points).
    • Cet item est évoqué par une majorité des plus de 65 ans (54 %, - 6 points).
  • Les charges qui pèsent sur les entreprises (42 %, + 5 points).

D’un point de vue politique, deux camps s’opposent :

  • Le manque d’incitation de l’assurance-chômage est le premier motif pour les électeurs de Valérie Pécresse (70 %), d’Emmanuel Macron (58 %) et de Marine Le Pen (53 %), contre moins d’un tiers de ceux de Jean-Luc Mélenchon.
  • La question des bas salaires est mise en avant par les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (65 %), contre 51 % pour l’électorat de Marine Le Pen, 32 % celui d’Emmanuel Macron et 28 % celui de Valérie Pécresse.

Autres explications :

  • 32 % (- 1 point) évoquent le manque d’adaptation des formations au marché du travail (notamment chez les retraités à 42 %),
  • 28 % (+ 4 points) le manque d’embauches des entreprises (notamment chez les plus jeunes, 44 % des 18-24 ans).

« Si près de 58 % de Français estiment que la situation de l’économie va se dégrader en 2024, et plus de 60 % que leur pouvoir d’achat va encore diminuer, ils sont toutefois plus optimistes s’agissant du marché du travail et de l’emploi, un terrain de politiques publiques fortement investi par le Gouvernement au cours des derniers mois. La création de France travail et des mesures qui y sont associées sont ainsi jugées convaincantes par les Français. Ils sont respectivement 64 % et 62 % d’entre eux à penser que l’inscription obligatoire à France travail à partir de 2025 pour les allocataires du RSA et le renforcement des contrôles de recherche d’emploi seront efficaces pour résorber le chômage », souligne l’Institut Montaigne.

France travail et les mesures qui l’accompagnent jugées convaincantes par les Français 

Dans le cadre du sondage Elabe, les Français étaient interrogés également sur la mise en place de France travail qui a succédé à Pôle emploi le 1er janvier 2024, ainsi que sur les mesures qui l’accompagnent comme la suppression des allocations-chômages chômage en cas de refus de deux CDI après un CDD ou de missions d’intérim.

Cette mesure est antérieure à la loi du 18 décembre 2023 pour le plein emploi instaurant France travail mais elle est entrée en vigueur le 1er janvier 2024. Depuis cette date, France travail est informé par les entreprises du refus des salariés de poursuivre la relation de travail par un CDI, dans le mois suivant ce refus.

  • 64 % des Français se disent favorables à l’inscription obligatoire à France travail à partir de 2025 pour les allocataires du RSA (dont 27 % tout à fait),
  • 62 % sont pour le renforcement des contrôles de recherche d’emploi (dont 28 % « tout à fait »),
  • 61 % sont « pour » la coordination des différents acteurs de l’emploi (France travail, missions locales, Cap Emploi, collectivités territoriales),
  • 60 % sont « pour » l’obligation de consacrer 15 heures par semaine à des activités dédiées à leur insertion comme des formations, des stages ou la rédaction de CV, sous peine d’avoir son allocation-chômage suspendue pour les allocataires du RSA (dont 27 % tout à fait),
  • 53 % sont pour la suppression des allocations-chômages chômage si un salarié en CDD ou intérim refuse deux propositions de CDI de son entreprise.

France travail : ce qui va progressivement changer pour les entreprises

Grâce à une meilleure coordination entre tous les acteurs de l’emploi, France travail a l’ambition d’offrir un accompagnement personnalisé et de proximité aux entreprises pour leurs recrutements, quelle que soit leur taille et notamment pour les TPE / PME :

• Les conseillers « entreprises » de France travail et ceux de ses partenaires de l’emploi dans les territoires iront davantage à la rencontre des entreprises pour identifier leurs besoins en recrutement et leur proposer un accompagnement adapté,
• Les entreprises pourront faire connaître leurs besoins de recrutement sur une plateforme unique de dépôt des offres permettant à tous les acteurs du service public de l’emploi d’en avoir connaissance,
• Elles  seront accompagnées pour faire connaître leurs métiers sur les territoires et développer ainsi leur attractivité,
• L’engagement des entreprises pour développer une approche inclusive de leurs recrutements sera soutenu afin de s’ouvrir à tous les profils.

Source : France travail

Sondage Elabe/Les Echos/Institut Montaigne