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Emploi : des cadres prêts à saisir des opportunités, mais des processus de recrutement trop longs

Par Alban Garel | Le | Recrutement

Sollicités, chassés, désirés, les cadres se disent de plus en plus prêts à changer d’entreprise, de poste, de région, voire même de métier. Leur niveau de rémunération reste une priorité, tout comme l’équilibre entre leur vie personnelle et leur vie professionnelle, d’après une enquête publiée par Randstad début juin 2023.  

Les cadres sont également très attentifs aux avantages dont ils peuvent disposer et aspirent à toujours plus de flexibilité dans l’exercice de leur métier. Dans un marché de l’emploi en grande tension, pour attirer et retenir les meilleurs profils, les entreprises doivent faire la preuve de leur engagement sociétal, construire avec les candidats une relation de confiance et surtout être réactives : près de 8 candidats sur 10 trouvent que le processus de recrutement est trop long.

Des cadres prêts à saisir des opportunités, mais des processus de recrutement trop longs - © D.R.
Des cadres prêts à saisir des opportunités, mais des processus de recrutement trop longs - © D.R.

Des cadres épanouis mais qui tirent sur la corde

État d’esprit des cadres en 2023 - © Randstad
État d’esprit des cadres en 2023 - © Randstad

  • La majorité des cadres interrogés (86 %) se disent épanouis dans leur travail, ils sont également 4 sur 5 à se déclarer attachés à leur entreprise. On décèle néanmoins chez eux une volonté croissante de « lever le pied » ;

  • Avec le développement du travail hybride, la frontière entre le travail et la vie de famille s’est estompée. Le travail prend plus de place et la difficulté à déconnecter s’est accrue. L’équilibre vie personnelle / vie professionnelle se dégrade pour 78 % des cadres interrogés (- 5 points en un an) ;

  • Sur-sollicités, les cadres n’échappent pas au phénomène du quiet quitting. Plus d’un tiers d’entre eux (36 %) indiquent ne pas vouloir s’investir plus que nécessaire dans les missions qui sont les leurs et 7 % affirment même envisager de moins s’impliquer dans leur travail cette année ;

  • L’attractivité du rôle managérial ne fait plus recette : seulement 2 jeunes cadres sur 5 aspirent à devenir manager, les autres étant notamment rebutés par le stress inhérent à cette responsabilité.

De nouvelles formes de travail pour davantage de flexibilité

Aspiration des cadres à plus de flexibilité dans l’organisation du travail - © Randstad
Aspiration des cadres à plus de flexibilité dans l’organisation du travail - © Randstad

  • Aujourd’hui, le travail à distance est devenu la norme pour les cadres, les trois-quarts des entreprises (72 %) ayant mis en place un accord dédié (+6 points en un an). Mais les cadres sont en demande de davantage de flexibilité et d’indépendance ;

  • Tentés par de nouvelles formes de travail, 3 cadres sur 5 envisagent le mode nomade. Près d’un quart le pratique d’ailleurs déjà, majoritairement des jeunes (18-34 ans) et des cadres gagnant plus de 90 k€ ;

  • Le travail en temps partagé entre différents employeurs intéresse aussi un cadre sur deux (48 %) et a déjà été testé par 14 % d’entre eux. Enfin, les plus enclins à se lancer dans l’intraprenariat sont les cadres de moins de 44 ans et les hauts salaires (plus de 90 k€) ;

  • Combinant les avantages de l’indépendance et du salariat, le portage salarial a également le vent en poupe chez les cadres. Plus courant dans certains secteurs d’activité comme l’IT ou le BTP, il concerne davantage les jeunes et les hauts salaires. Deux cadres sur cinq interrogés (38 %) envisagent d’y avoir recours et 12 % l’ont déjà pratiqué ;

  • Enfin, la fameuse semaine de 4 jours payée 5 commence à faire son chemin : plébiscitée par 1 cadre sur 5 (21 %) qui souhaiterait l’expérimenter dès à présent, elle séduit jusqu’à 25 % des cadres séniors (55-65 ans).

Des processus de recrutement trop longs qui conduisent au ghosting

Jugement des cadres sur les processus de recrutement des entreprises  - © Randstad
Jugement des cadres sur les processus de recrutement des entreprises - © Randstad

  • En quête d’évolution, les cadres interrogés se disent prêts, dans les 6 prochains mois, à demander une augmentation (67 %), à changer de poste (32 %), à changer d’entreprise (31 %), à changer de ville ou de région (26 %) ou bien à se reconvertir (24 %) ;

  • Un cadre sur trois a postulé à une offre d’emploi (31 %) ou a passé un entretien d’embauche (28 %) au cours des 12 derniers mois et près d’un tiers de ceux qui ont reçu une proposition d’embauche l’ont acceptée. Lorsqu’ils ne donnent pas suite, les cadres motivent leur refus par l’inadéquation entre leurs attentes et le niveau de salaire (31 %), les missions (28 %) et/ou les conditions de travail (24 %) proposés ;

  • La majorité des cadres interrogés (72 %) déplorent la durée du processus de recrutement. Avec en moyenne plus de 2 personnes rencontrées au cours de leur entretien d’embauche, les cadres jugent que les entreprises mettent trop de temps à répondre … quand elles répondent ! Si un tiers des entreprises ne donnent plus de nouvelles aux candidats rencontrés, de leur côté, la moitié des cadres avoue qu’il leur est déjà arrivé de “ghoster” leur interlocuteur après un entretien.

Pour ne pas perdre de candidat dans cette phase délicate de recrutement, les entreprises doivent faire preuve de spontanéité et de transparence dans les échanges avec leurs futurs collaborateurs, réduire au maximum le nombre d’étapes et ne plus hésiter à faire preuve de créativité pour sortir du lot en proposant par exemple le recrutement en une journée ou la suppression de la période d’essai.