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Près d’un tiers des salariées françaises ont connu le syndrome de l’imposteur dans leur carrière

Par Valerie Grasset-Morel | Le | Fidélisation

43 % des salariées françaises se déclarent insatisfaites des opportunités de promotion offertes dans leur emploi d’après une étude internationale publiée par la plateforme de recrutement et de matching Indeed, le 18 mars 2024. Et c’est souvent en raison d’un manque de confiance en elles que les femmes n’osent pas demander de promotion ni d’augmentation. Parmi les salariées françaises interrogées, 26 % déclarent même avoir déjà connu le syndrome de l’imposteur dans leur vie professionnelle.

Près d’un tiers des salariées françaises ont connu le syndrome de l’imposteur dans leur carrière
Près d’un tiers des salariées françaises ont connu le syndrome de l’imposteur dans leur carrière

Les inégalités salariales entre les hommes et les femmes occupent souvent le devant de la scène. Mais la question des promotions et de la présence des femmes dans les postes de direction est tout aussi problématique.

Selon l'étude internationale d’Indeed, lorsqu’elles postulent à un emploi, 56 % des salariées françaises s’interrogent sur les opportunités d'évolution dans l’entreprise. C’est pour elles un critère presque aussi important que le salaire (pour 79 % d’entre elles), les primes (pour 73 %), l'équilibre vie professionnelle/vie personnelle (79 %) et les heures flexibles (60 %).

Actuellement, 43 % des Françaises interrogées s’estiment insatisfaites des opportunités de promotion offertes dans leur emploi. C’est le cas surtout de celles qui évoluent dans le secteur juridique (56 %), l'éducation (49 %) et la fabrication (48 %). En comparaison avec les femmes interrogées dans les 10 autres pays couverts par cette étude, les salariées françaises sont les plus insatisfaites : 15 points de plus que la moyenne internationale constatée (28 %). 

Les Françaises manquent de confiance en elles

Ce qui les distingue des femmes des autres pays étudiées, c’est leur manque de confiance en elles : 34 % des Françaises s’estiment insuffisamment à l’aise pour demander une promotion et/ou une augmentation (contre 28 % en moyenne dans les autres pays). 26 % des femmes françaises déclarent d’ailleurs avoir connu le syndrome de l’imposteur dans leur vie professionnelle.

Un tiers (31 %) estiment qu’elles n’ont pas la possibilité de faire une demande de promotion (vs. une moyenne internationale de 24 %). Elles sont 20 % à redouter les conséquences négatives d’une telle démarche. La France se situe 8 points en dessous de la moyenne internationale sur cet item.

« Le manque de possibilités traduit également le manque d’opportunités pour les femmes de gravir les échelons et d’accéder à un plus haut salaire. En cela, les entreprises jouent un rôle essentiel et doivent proposer des rendez-vous réguliers à l’ensemble de leurs salariés . Ces rendez-vous pouvant être d’une part l’occasion d'évaluer les performances au sein de l’organisation, mais aussi de discuter des envies et des évolutions potentielles qui s’ouvrent à tout un chacun », selon Indeed.

Les femmes moins écoutées que les hommes

De façon générale, les femmes de tout pays se sentent également mois écoutées que leurs collègues masculins. Plus d’une sur deux (53 %) pense qu’une femme qui exprime son opinion ou soulève un problème au travail est moins écoutée qu’un homme dans la même situation. Les Françaises sont particulièrement d’accord avec cette affirmation, avec cinq points de plus que la moyenne internationale.

Et pour être reconnues, les femmes doivent travailler davantage : 69 % des Françaises pensent qu’elles doivent travailler plus que les hommes pour que leurs réalisations soient reconnues, soit plus de huit points que la moyenne constatée dans les autres pays.

Plus de la moitié des Françaises (55 %) jugent plus facile pour les hommes de progresser dans leur carrière, un chiffre largement supérieur à la moyenne internationale qui est de 46 %.

Les femmes tenues à l'écart des postes de direction

Si 75 % des femmes pensent qu’il est important d’avoir des femmes à des postes de direction, seul un tiers (32 %) d’entre elles estime que leur entreprise va dans ce sens. Ce chiffre est d’ailleurs largement inférieur à la moyenne internationale constatée au sein de l'étude (45 %).

Les femmes se sentent également mieux dans une organisation mixte : près d’un tiers affirme que travailler dans une entreprise où la représentativité féminine est très faible leur poserait un problème. Pour la moitié d’entre elles (52 %), une présence féminine dans une entreprise, c’est le gage de davantage de collaboration et de communication. 

Méthodologie

• Enquête en ligne de 14 à 16 minutes via YouGov au nom d’Indeed, du 14 au 23 novembre 2023.

• 14.677 femmes interrogées occupant un emploi à temps plein ou à temps partiel dans 11 pays : 1.344 aux États-Unis, 1.504 au Canada, 1.398 au Royaume-Uni, 1.377 en Allemagne, 1.336 en France, 1.343 en Italie, 1.467 aux Pays-Bas, 1.193 en Inde, 1.196 à Singapour, 1.506 au Japon, 1.013 en Australie.