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La baisse de la fréquentation des bureaux pourrait se stabiliser à 30 % selon une étude McKinsey

Par Fabien Claire | Le | Fidélisation

Le travail hybride est là pour rester et la fréquentation des bureaux pourrait se stabiliser à des niveaux inférieurs de 30 % à la norme prépandémie, selon une étude intitulée intitulé « Empty spaces and hybrid places » menée par McKinsey Real Estate Practice.

L’étude a été menée auprès de 13 000 travailleurs de bureau à temps plein, dans six pays : la Chine (environ 2 600 personnes), la France (1 400), l’Allemagne (1 900), le Japon (1 700), le Royaume-Uni (2 300) et les États-Unis (3 200).

Baisse de fréquentation des bureaux - © DR.
Baisse de fréquentation des bureaux - © DR.

Nouvelles habitudes de travail

Selon l'étude de McKinsey Real Estate Practice, la demande de bureau devrait continuer à baisser dans la plupart des grandes villes au cours des prochaines années, car la pandémie a changé les habitudes de travail, encourageant le développement du télétravail. Ainsi, la mise en œuvre massive d’un travail hybride réduit la fréquentation des bureaux, ce qui entraîne une baisse de la demande d’immobilier de bureau.

Début 2020, alors qu’ils ont adopté le travail à distance et le travail hybride en réponse aux confinements et aux problèmes de santé, la fréquentation des bureaux dans les zones métropolitaines étudiées a chuté jusqu’à 90 %. Depuis, il s’est considérablement redressé, mais il reste en baisse d’environ 30 %  en moyenne. En octobre 2022, les employés de bureau étaient au bureau environ 3,5 jours par semaine. Ce chiffre variait selon les villes, de 3,1 jours à Londres à 3,9 jours à Pékin.

La tendance devrait persister

Pour les auteurs de l'étude, ces taux de fréquentation des bureaux devraient persister car ils sont restés assez stables depuis mi-2022. Par ailleurs, le nombre de jours par semaine pendant lesquels les personnes interrogées se rendent au bureau (3,5 jours ), le nombre de jours pendant lesquels ils prévoient d’aller au bureau après la fin de la pandémie (3,7 jours ) et leur nombre de jour de présence au bureau idéal (3,2 jours) ne sont pas très éloignés.

10 % des personnes interrogées ont déclaré qu’elles étaient à la fois susceptibles de quitter leur emploi si elles étaient obligées de travailler au bureau tous les jours et prêtes à accepter une réduction de salaire substantielle si elles les laissaient travailler à domicile quand elles le souhaitaient. 

Réduction de l’espace de bureau alloué à chaque salarié

L’espace de bureau alloué à chaque salarié devrait diminuer alors que les mesures sanitaires liées à la pandémie disparaissent. Cependant, les auteurs notent que la croissance de la population pourrait compenser partiellement ou totalement la baisse de la demande attendue dans certaines villes. D’autre part, ils précisent que le modèle ne prend pas en compte l'élasticité des prix, et les effets qu’une baisse de ces derniers pourrait avoir sur la relance mécanique de la demande sur le marché de l’immobilier de bureau.

En outre, l’étude met en exergue que de nombreux travailleurs ont déménagé vers des zones plus éloignées des centres-villes en raison de la pandémie. Près de 30 % des sondés ont déménagé en marge de la crise sanitaire, à la recherche de logements plus grands et des quartiers plus verts. Par conséquent, la croissance démographique des banlieues est plus élevée que celle des centres-villes dans l’ensemble des aires urbaines étudiées, à l’exception du Japon.

Bureaux vacants

La baisse de la demande conduira à un surplus d’espace de bureau, à l’image de New-York et de ses près de 7 millions de mètres carrés déjà vacants. Les locataires négocieront des baux plus courts.

Lire l'étude « Empty spaces and hybrid places » de McKinsey Real Estate Practice.