Transition écologique : la dynamique de verdissement des métiers cadres est engagée (Apec)
Par Alban Garel | Le | Compétences
Les emplois et métiers cadres à finalité environnementale restent peu nombreux : près de 25 500 cadres du secteur privé exercent déjà un métier à finalité environnementale selon une étude publiée récemment par l’Apec, ce qui représente une part marginale de la population cadre (5,2 millions de personnes selon l’Insee). Ces emplois ont néanmoins vocation à se développer.
Selon le profil recherché, les recruteurs se montrent à l’affût de compétences techniques spécifiques sur les métiers verts. Toutefois, un socle de compétences communes demeure.
Au-delà des seuls métiers verts, les entreprises s’emparent du sujet environnemental et leur verdissement aura un impact sur les métiers de cadres.
Près de 25 500 cadres jouent déjà un rôle en faveur de la transition écologique
- En 2022, près de 12 000 offres d’emploi cadre ont été publiées sur apec.fr pour un poste vert. Représentant près de 2 % de l’ensemble des offres d’emploi cadre publiées sur la même période, il s’agit d’un marché de niche. Ce marché est essentiellement drainé par les besoins de profils spécialisés dans l’analyse, la gestion et la prévention des risques. Les opportunités d’emploi dans ce domaine représentent 50 % des offres d’emploi cadre pour un métier à finalité environnementale.
- Ce volume d’offres d’emploi cadre est en forte augmentation comparativement à 2019 (+48 % contre +19 % pour l’ensemble des offres d’emploi cadre). Les métiers cadres de l’énergie sont de loin ceux pour lesquels la demande augmente le plus (3 265 offres en 2022 vs 1 827 en 2019). Les besoins de cadres dans les métiers de l’analyse, de la gestion et de la prévention des risques sont en revanche ceux qui ont le moins progressé, alors même qu’ils sont plus nombreux (5 791 offres en 2022 contre 4 334 auparavant).
- Les opportunités d’emploi cadre liées à l’aménagement du territoire, du cadre de vie et à la préservation de la diversité ont également fortement progressé, puisqu’elles ont été multipliées par 1,5 entre fin 2019 et fin 2022.
Les besoins en compétences varient d’une famille de métiers à l’autre
- Pour les métiers à finalité environnementale, les recruteurs se montrent en recherche de savoir-faire spécifiques. À titre indicatif, si les compétences en génie thermique et climatique sont posées comme nécessaires pour prétendre à un poste de cadre dans le domaine de l’énergie, elles ne sont pas ou très rarement demandées pour accéder à un métier lié à l’aménagement du territoire ou à l’analyse des risques. Pour ces deux dernières familles de métiers, les besoins en compétences vont demander des expertises qui leur seront propres, comme en géosciences pour les uns ou en techniques d’audit pour les autres.
- Un certain nombre de compétences restent toutefois communément recherchées par les entreprises dans ces différents domaines. Il s’agit tout particulièrement de la capacité à gérer des projets ou des appels d’offres, par exemple. Le management de la qualité fait aussi partie des compétences transverses et communes à ces trois familles de métiers.
- À celles-ci peuvent s’ajouter un ensemble de compétences comportementales (également appelées savoir-être ou soft skills) qui sont communes à l’ensemble des métiers de cadres, comme l’autonomie et la rigueur.
Pour les cadres comme pour les entreprises, le verdissement va avoir des conséquences sur leurs métiers et leurs activités
- 64 % des cadres estiment que la transition écologique aura un impact important sur leur métier, et 14 % jugent que cet impact sera très important. Ce ressenti est plus fort pour les cadres de la construction, un secteur très concerné par les impératifs de performances énergétiques. En revanche, il est moins prononcé dans les services à forte valeur ajoutée, même si l’ingénierie-R&D et l’informatique développent déjà des solutions au service de la transition écologique et sont, de fait, déjà concernés.
- Du côté des entreprises, des évolutions sont aussi attendues. Ainsi, 24 % des recruteurs estiment que les produits et services délivrés par leurs entreprises vont se transformer en profondeur, et 19 % considèrent qu’il en sera de même de leurs modes de production. En revanche, seuls 13 % anticipent des impacts en matière de besoins en compétences et ressources humaines, alors même que ceux-ci seront inévitables. Dans le domaine de la construction, ces transformations sont un peu plus perceptibles. Les recruteurs anticipent ces évolutions respectivement dans 32 %, 24 % et 28 % des cas.