24 % de femmes seulement parmi les ingénieurs en activité (enquête IESF 2023)
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L’édition 2023 de l’enquête de l’association IESF (Ingénieurs et Scientifiques de France) met une nouvelle fois en lumière la sous-représentation des femmes parmi les ingénieurs en activité (24 %). Elle souligne également les écarts de rémunération entre les femmes ingénieurs et leurs homologues masculins.
Dans sa nouvelle enquête, l’association constate aussi « l’importance croissante du besoin de respect des règles éthiques » chez les ingénieurs.
Avec un taux de chômage des ingénieurs de 2,7 % en 2022, les chiffres poursuivent une baisse déjà amorcée les années précédentes, selon la 34e enquête nationale sur les ingénieurs, présentée par l’association IESF (Ingénieurs et Scientifiques de France), le 14/09/2023. Ce taux était de 3,2 % en 2021, 4,7 % en 2020 et de 3,5 % en 2019. Le niveau de chômage des ingénieurs varie selon les régions, de 1,4 % en Rhône-Alpes à 6,5 % dans le Grand Est, et selon les secteurs : il atteint 5,04 % dans l’agriculture contre 0,86 % dans les secteurs de l’électricité et du gaz par exemple.
Recrutements en hausse
Entre 2021 et 2022, les recrutements sont en hausse de 7 %, passant de 144 000 recrutements annuels en 2021 à 154 000 en 2022. « Ceci, avec la difficulté à recruter des ingénieurs, en particulier sur certains profils (ingénieurs d’études, chefs de projet), prouve que la France fait toujours face à une carence en ingénieurs, et plus particulièrement en femmes ingénieurs », souligne l’IESF.
Le diplôme d’ingénieur surtout obtenu en formation initiale
L’association fait également un point sur la formation et l’insertion des ingénieurs. Elle note que « la césure occupe une place de plus en plus importante dans la carrière des jeunes ingénieurs (15,1 %, contre 13,8 % en 2021), pour qui elle constitue un “plus dans une carrière” ». Dans la quasi-totalité des cas (91 %), le diplôme d’ingénieur est obtenu en formation initiale sous statut étudiant.
Le salaire médian stable d’une année sur l’autre
Le salaire brut médian en France des ingénieurs est 60 000 euros, comme en 2021. « Le salaire médian triple entre le début et la fin de carrière. Toutefois, tous les ingénieurs ne sont pas logés à la même enseigne au cours de la carrière. Ainsi, les disparités observées dans les salaires ne font que s’accroître avec l’avancée dans la carrière », relève l’association.
Les ingénieurs surtout présents dans l’industrie
En 2022, l’industrie représente toujours une part importante dans la répartition des ingénieurs entre les secteurs (354 000, 36 %). Les sociétés de services (informatiques ou hors numérique) et de conseil représentent un bassin d’emploi très important (230 000 ingénieurs, 23 %), ainsi que les activités tertiaires (178 000, 18 %). Le secteur financier est le secteur le plus rémunérateur.
24 % de femmes seulement parmi les ingénieurs en activité
Les femmes ingénieurs représentent seulement 24 % des ingénieurs en activité, et des écarts de rémunération sont observés dans cette enquête :
- Les salaires bruts médians des répondants responsables hiérarchiques se situent à 61 k€ pour les femmes ingénieurs et 82 k€ pour les hommes ingénieurs.
- Dans la population générale, le salaire brut médian des hommes est de 66,5 k€ pour les hommes, contre 50 k€ pour les femmes.
Autre constat : si les étudiantes sont plus nombreuses que les hommes dans l’enseignement supérieur, elles ne représentent toujours que 28,5 % des diplômés en 2022.
Importance croissante de l’éthique
Dans l’édition 2023 de son enquête, IESF constate chez les ingénieurs « l’importance croissante du besoin de respect des règles éthiques ». « Ce point devient une préoccupation largement partagée. » Ainsi 77 % (en large augmentation par rapport aux 68 % de 2021) des ingénieurs estiment être prêts à faire un signalement et 71 % des grandes entreprises ont mis en place des procédures pour faciliter ces actions, constat positif pour une société plus à même d’écouter ses membres.